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En tant qu'étudiant en seconde année de DSAA, j'ai eu l'envie de monter un collectif de design avec un ami designer : Romain Foissard, pour à la fois apporter une simplicité à l'utilisation de la terre crue dans le design, montrer les différentes réalisations possibles, mais aussi afin d’expérimenter cette matière naturelle et vernaculaire.



Pour faire simple, nous avons voulu "designer de la boue". Car non, le verbe "designer" n'existe pas et non, la boue n’est pas seulement cette matière froide et sale qui se colle sous vos souliers. Car c’est avant tout de la terre, qui peut devenir bien plus en y réfléchissant un instant. C’est ce qui nous a intéressé avec cette matière riche d’histoire, de culture et de qualités en tout genre. Ce projet de collectif n'était pas simplement destiné à prôner une idéologie actuelle, mais bel et bien de mettre à disposition de n’importe qui, des principes, des outils et des idées pour que l’utilisation de la terre ne soit plus simplement «intéressante», mais bel et bien utile.

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Le projet Terre à Terre proposé par le collectif LES VERTS DE TERRE vise à utiliser un matériau disponible, local, écologique, recyclé, recyclable et qui nécessite très peu de moyens financiers pour sa mise en place : la terre crue. C’est avec cette matière riche de valeurs culturelles et actuelles que notre regard s’est porté sur l’appel à projet lancé par le festival We Love Green dans la réalisation d’un mobilier en terre crue.

 

Cette matière vivante trouve sa force là où d’autres en font un déchet. L’intérêt de ce projet se trouve aussi dans le partenariat avec des entreprises de Travaux publics ou des ateliers municipaux parisiens aux alentours du festival qui disposent de terre végétale. Notre souhait serait de récupérer cette «matière déchet» pour la réintégrer dans un nouveau cycle d’utilisation.
 

Partant des principes forts de cette matière naturelle, vivante et vernaculaire, nous souhaitions centrer notre réponse sur son aspect vivant en proposant la fabrication de mobiliers éphémères. Nous avons alors développer trois modules faits de toile de jute, de terre et de gazon. Au bout de quelques jours l’herbe va pousser, traverser la toile pour venir recouvrir ces modules. Ces différents éléments permettent de construire une série de mobiliers (tabourets, tables basses, tables hautes, poufs), mais également des «espaces de confort» agencés par un jeu de combinaisons.

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Ce dispositif permet aux bénévoles de participer à la mise en place de ce mobilier modulable. Les organisateurs pourront proposer des agencements en fonction des besoins du festival. Le poids des modules permettra d’obtenir une stabilité et d’ancrer ces mobiliers dans l’espace.

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Les sacs, une fois le festival terminé, pourront être déversés sur le site. La terre et le gazon permettront de re-densifier le terrain abîmé par le passage des festivaliers. Les sacs pourront être lavés puis réutilisés dans d’autres conventions ou d’autres lieux porteurs de ces mêmes valeurs.

La réalisation de prototypes a été nécessaire pour valider le bon développement du projet dans les délais du workshop (15jours). Le gazon a poussé en une semaine dans des conditions optimales de fertilité.Les photographies présentent les prototypes réalisés pour valider les contraintes de poids, de temps de pousse et comprendre l’évolution de la pousse du gazon à travers la toile de jute.

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Nous avons testé les lentilles et l’herbe. Les lentilles poussent rapidement, cependant elles ne sont pas passées à travers la toile. Le gazon, à l’inverse, pousse facilement et en masse. C’est pourquoi il s’avère être la solution adaptée.
 

Ce projet a été pré-sélectionné parmi les 10 projets finalistes, mais n'a malheureusement pas pu voir le jour à cause des délais de workshop trop courts pour le bon développement des modules.

 

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